Sacrés contes, samedi 5 mai 2007

*Voici les textes parus dans le journal Nord Éclair de Mouscron du dimanche 6 mai 2007.*


« Faon Ironique » et les traces de son enfance

Hier, Jacques Mercier a parlé de tout et de rien au Sacré Cœur et ce fut… mémorable


Pendant que les scouts organisaient un festival de rock dans la rue du Père Damien, l’Institut du Sacré Cœur a mis sur pied un autre festival, lui, puisqu’il s’agissait d’un festival de contes, récits et histoires. Et parmi les conteurs du jour, un Mouscronnois d’origine devenu célèbre, ancien scout justement : Jacques Mercier.

Il y avait de l’animation, hier à l’Institut du Sacré Cœur, à Mouscron. À l’occasion de ses portes ouvertes, l’école a organisé le festival de contes, récits et histoires, « Sacrés contes ». À 15h et à 16h30, c’est un invité particulier qui s’est produit à l’espace « Zen » : l’animateur Jacques Mercier.

S’intitulant « Souvenirs littéraires d’une enfance mouscronnoise », son exposé devait nous plonger aux premières années de la vie de cet homme de lettres originaire de la cité des Hurlus. Résultat ? On ne s’est pas ennuyé…

L’INTERVIEW DE JACQUES BREL

Si Jacques Mercier est passé du coq à l’âne, s’égarant souvent du sujet d’origine, il a pris un réel plaisir, apparemment, à raconter ses souvenirs et anecdotes à la sauce mouscronnoise.

Mouscron, c’est son enfance et son adolescence. Ce sont ses premières expériences avec la poésie et l’écriture aussi. «C’est dans le jardin de ma maman, à l’avenue Louis Desprets, que j’ai découvert la poésie » précise-t-il.

Hier, Jacques Mercier a aussi beaucoup parlé de Désiré Desseaux, qui s’occupait de la bibliothèque de la rue de la Station. : « Un jour, il m’a remis un livre que je lui avais emprunté il y a nombreuses années. Il savait que c’était moi, car j’y avais glissé une fiche avec des mots que je ne comprenais pas, afin de les vérifier par après au dictionnaire ».

Il a aussi évoqué le gros village qu’est Mouscron, là où l’on se raconte tout… « Quand je disais bonjour à une fille qui me plaisait, en rue, je n’étais pas encore rentré à la maison que mes parents le savaient déjà… !»

Jacques Mercier a aussi connu de belles aventures avec Nord Éclair. Jeune journaliste, de 14 ans, il avait pu s’entretenir avec Raymond Devos et Jacques Brel, invités au gala de la « Joyeuse pédale mouscronnoise » (« avec un tel nom, je ne crois pas que l’association existe encore », a-t-il souri). « Étant tout jeune et n’ayant pas d’expérience dans le journalisme, j’avais été dans un café de la Grand-Place. J’ai préparé trois questions sur un carton de bière, dont la première était "Avez-vous été scout ?" Le plus extraordinaire, c’est que Brel m’a répondu normalement. Mieux même : il m’a vouvoyé ! », expliquait-il, des étoiles dans les yeux.

Une autre fois, Jacques Mercier avait pu interviewer Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. « Heureusement, ils avaient été aux scouts[i] » a-t-il lâché, provoquant un fou rire dans la salle.

D’ailleurs, quand les personnes présentes ont été invitées à poser l’une ou l’autre question à Maître Jacques, seul un monsieur s’est levé pour demander… quel était son totem chez les scouts. Si vous ne le saviez pas, Jacques Mercier a été totemisé « Faon ironique » !

Nicolas ROOZE



Entretien :
Jacques Mercier
Animateur, écrivain, conteur…

L’envie d’écrire est née ici

Par Nicolas ROOZE, journaliste

« Souvenirs littéraires d’une enfance mouscronnoise », pourquoi un tel intitulé ?
Car c’est ici, à Mouscron, où j’ai passé mon enfance que l’envie d’écrire est née. Et il y a divers éléments « locaux » qui m’ont incité à choisir cette voie. Comme la bibliothèque de la rue de la Station, où j’allais chercher mes livres, ou encore le [i]Nord Eclair, pour lequel j’ai collaboré à l’âge de 14 ans.

Que vous évoque encore Mouscron ?
Beaucoup de choses. J’ai vécu ici jusqu’à l’âge de 20 ans. Mouscron, pour moi, c’est le début de la vie, ce sont les premiers rêves, les premières amours, etc.

Vous y revenez souvent ?
Ma mère est décédée il y a peu, malheureusement, mais j’ai encore un frère qui habité ici. Parfois, j’ai la nostalgie de la ville de mon enfance.
Aujourd’hui, je suis venu plus tôt, par exemple, pour aller me balader du côté du parc.

Et que pensez-vous de Mouscron aujourd’hui ?
Tout ce qui a été changé l’a été dans le bon sens. Certains endroits, comme la rue piétonne notamment, ont été embellis. Mais le plus important, au-delà de la ville, des bâtiments et du foot, à Mouscron, ce sont les gens. Situés entre la Wallonie, la Flandre et la France, les Hurlus ont un état d’esprit particulier, ils sont ouverts et sociables. La chaleur des Mouscronnois, je ne la retrouve nulle part ailleurs…

Quelle est votre actualité ?
Outre un livre sur le chocolat, qui sera publié en septembre, il y a toujours la radio et la télévision. Et l’âge de la retraite n’est pas encore arrivé… Je l’ai dit à peu de monde, mais j’ai en effet décidé de continuer la radio et la télé pour plusieurs années encore…

Thank you very much miss